Bonjour à toutes et à tous 👋
Bienvenue dans cette 22e édition de la newsletter Superformateur !
Je n’ai pas vraiment encore abordé le sujet des soft skills que doit posséder un bon formateur s’il veut capter l’attention et créer l’impact chez ses apprenants.
Alors, dans cette édition, je te propose une méthodologie progressive en 6 étapes, pensée pour t’aider à travailler ta posture pour devenir un… super-formateur.
La posture : le coeur du métier de formateur
Tu crois qu’animer une formation, c’est juste lire ton PowerPoint à voix haute ?
Mauvaise nouvelle.
C’est le meilleur moyen de perdre ton public… et de passer à côté de tes objectifs.
Tu dois donc travailler ta posture !
La posture, qu’est-ce que c’est ?
Au sens premier du terme, la posture est la réalité du corps, c'est-à-dire une attitude, une façon de se tenir et de placer son corps.
Dans la compréhension générale, la posture est le message que tu envoies de qui tu es. C'est une affaire de gestuelle, d'attitude, mais surtout de présentation de soi et des mots que tu utilises.
La posture est mouvante car elle s’adapte et change en fonction d’un contexte ou de la situation de ton interlocuteur.
Un bon formateur sait créer un cadre d’apprentissage propice à l'engagement, à la réflexion et à l’action. Et, c’est précisément sa posture – l’équilibre entre présence, écoute, autorité et souplesse – qui rend cela possible.
Travailler sa posture ne se limite donc pas à adopter une attitude confiante ou à bien se tenir face au groupe. C’est s'entraîner, intentionnellement, à incarner son rôle de facilitateur de l’apprentissage.
Cela suppose donc d’adapter ses comportements, ses intentions pédagogiques et ses interactions en fonction des objectifs, des profils d’apprenants et des situations.
Étape 1 : Clarifier ton intention pédagogique et ton rôle
⛔️ Ce que tu fais :
Tu prépares d’abord ton contenu (supports, consignes, messages clés), mais tu oublies de te demander :
Qu’est-ce que les apprenants doivent vraiment faire ou comprendre ?
Et toi, quel rôle dois-tu jouer pour y parvenir ?
Résultat : tu restes souvent en mode présentateur par défaut.
Et ça se voit : objectifs flous, posture à côté de la plaque, engagement en berne.
✅ Ce qu’il faut faire :
Commence par définir l’intention pédagogique de ton activité :
Qu’est-ce que les participants doivent savoir, comprendre ou faire à la fin ?
Puis choisis ta posture en fonction :
Transmettre ? ➝ Tu es un passeur structuré.
Faire réfléchir ? ➝ Tu es un facilitateur.
Faire pratiquer ? ➝ Tu es un guide.
Étape 2 : Soigner ton entrée en scène
⛔️ Ce que tu fais :
Tu démarres direct avec ton plan, tes slides, ou une consigne.
Pas de lien, pas d’accroche, pas de respiration.
Résultat : les apprenants ne sont pas vraiment là.
Ils écoutent à moitié, et l’attention est déjà en chute libre.
✅ Ce qu’il faut faire :
Commence par créer du lien et capter l’attention :
Une question simple, un geste, une histoire, un rituel.
Un regard circulaire, une voix posée, une posture ancrée.
Ton entrée en scène doit donner le tempo : inspirer confiance, capter l’intérêt et créer l’envie.
Étape 3 : Poser un cadre clair et sécurisant
⛔️ Ce que tu fais :
Tu lances l’activité sans poser les règles, ni clarifier les attentes.
Tu crois que "ça va rouler tout seul".
Résultat : les participants hésitent, n’osent pas parler, ou partent dans tous les sens.
✅ Ce qu’il faut faire :
Pose un cadre explicite :
Le cadre commun de travail (= les fameuses règles de vie), les objectifs, le temps, le format attendu, les pauses, l’heure du déjeuner,…
Rappelle aussi que le droit à l’erreur est bien accueilli et que la bienveillance est de rigueur.
Fournir un cadre clair libèrera l’expression de tes participants et sécurisera leur apprentissage.
Étape 4 : Faciliter la participation active grâce à ta posture
⛔️ Ce que tu fais :
Tu poses des questions, mais tu enchaînes sans laisser le temps de répondre.
Tu relances toujours les mêmes, ou tu réponds à ta propre question.
Résultat : peu de participation, ambiance passive, tu génères de la frustration (souvent silencieuse).
✅ Ce qu’il faut faire :
Adopte une posture ouverte et engageante :
Laisse des silences.
Valorise chaque prise de parole.
Varie les formes d’interaction en diversifiant les activités pédagogiques
Étape 5 : Réguler l’énergie du groupe
⛔️ Ce que tu fais :
Tu déroules ton plan, quoi qu’il arrive augmentant le risque d’engendrer de la fatigue, de l’agitation ou même des tensions… tu fonces, coûte que coûte.
Pas bien !
Résultat : le groupe décroche, l’ambiance se tend ou se relâche, et ton message se perd. C’est dommage !
✅ Ce qu’il faut faire :
Ta posture ne doit pas être figée : elle doit s’adapter à l’énergie réelle du groupe, pas à ce que tu avais imaginé lorsque tu préparais ta formation.
Si l’énergie baisse (bâillements, regards fuyants, silence figé…)
Fais une pause active, change d’activité, allège le ton ou introduis un élément ludique (ex : quiz express, anecdote, changement de posture physique).Si ça déborde (digressions, bavardages, blagues…)
Recadre fermement mais avec bienveillance.
Étape 6 : Conclure avec impact pour favoriser la rétention
⛔️ Ce que tu fais :
Tu termines l’activité en mode :
« Bon ben voilà, c’est fini, on passe à la suite. »
Pas de retour, pas de synthèse, tu ne fais pas de lien avec l’ensemble.
Résultat : tes apprenants oublient vite ce qu’ils viennent de faire.
Et ils n’en voient pas l’utilité réelle.
✅ Ce qu’il faut faire :
À la fin d’une activité, ta posture doit permettre de projeter l’apprenant post-formation. Ici, il ne s’agit pas simplement de clore ta formation, mais de marquer l’esprit des apprenants, de donner du sens à ce qui vient d’être vécu et de préparer la suite.
Commence par faire une synthèse rapide, en sollicitant les participants. L’objectif est de reformuler ensemble les points clés pour ancrer les apprentissages. Par exemple, tu peux dire :
« Qu’est-ce que vous retenez de cette activité ? Une idée, une prise de conscience, un point marquant ? »
(Tu reformules les réponses, tu complètes si nécessaire, et tu les relies aux objectifs initiaux).
Tu peux également utiliser la matrice KISS.
Ensuite, fais le lien avec l’objectif global de la formation, pour replacer l’activité dans une trajectoire cohérente.
Enfin, ouvre sur une projection concrète, pour favoriser le transfert dans la réalité professionnelle. Pose une question simple (mais ultra-puissante) :
« Quelle idée, quel outil ou quelle posture avez-vous envie de tester dans vos pratiques dès demain ? »
La posture est un muscle : entraîne-toi !
Travailler sa posture de formateur, c’est comme un sport. Cela demande de l’entraînement et de la répétition.
Voici quelques idées pour t’entraîner en continu :
Filme-toi en animation pour observer tes comportements,
Demande un retour ciblé à un pair ou un observateur (sur la voix, les postures, la gestion du groupe…),
Alterne les postures dans tes séquences : un même contenu peut être transmis de plusieurs façons différentes,
Mets en place un rituel personnel de préparation mentale avant chaque session (cohérence cardiaque, intention, visualisation positive...).
Voilà, c’est tout pour cette édition.
On se retrouve la semaine prochaine pour le décryptage d’une nouvelle pratique.
À très vite,
— Quentin 💌
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